Quoi qu'il en fut, le projet tomba automatiquement à l'eau à cause du retour de Napoléon. Le France avait elle réellement, à l'époque, les moyens militaires de relancer une opération de cette envergure?Frédéric Staps a écrit :Je ne suis malheureusement guère en mesure d'en dire davantage. Comme bien souvent le livre de Jean Tulard venait de la bibliothèque et il y a bien longtemps que je l'ai reporté. Je ne peux donc que citer cette anecdote que de mémoire. Je ne me souviens d'ailleurs plus exactement s'il y avait déjà des troupes françaises qui se rassemblaient près de la frontière avec l'Italie pour aller jeter à bas de son trône Joachim Ier ou s'il s'agissait encore d'un vague projet.
Par contre l'alliance de l'Autriche, la France et l'Angleterre montre à nouveau que le but des coalitions était toujours bien de se prémunir de voisins trop gourmands ou trop expansionistes quelque fut leur origine.
C'est un fait, d'autant plus que les Prussiens et les Autrichiens avaient eux même proposé, après la débalce de Russie, de s'allier à Napoléon en échange de la récupération de parties importantes des territoires perdus lors des campagnes précédentes. Ce que Napoléon avait, bien entendu, refusé.Frédéric Staps a écrit :A l'exception notable des Anglais, les cousins étaient plutôt mal placés pour jeter la pierre aux anciens alliés de Napoléon, puisque chacun d'eux avait à un moment ou l'autre contracté une alliance avec l'affreux parvenu.
Tout à fait, mais il n'en reste pas moins un roturier révolutionaire n'étant parvenu à sa belle situation que grâce aux événements qui secouèrent la France à partir de 1789. Le fait qu'il soit resté en place montre bien que les souverains européens ne se sont pas systématiquement livré à une chasse aux sorcières à l'égard de tout ce qui pouvait émaner ou rappeler la révolution. Les paroles d'Alexandre citées plus haut semblent bien confirmer ce point. Or, c'est le discours couramment entendu de la part des défenseurs de Napoléon.Frédéric Staps a écrit :Bernadotte n'est pas un parvenu de la même façon que Napoléon et Murat. Il ne doit pas son accession au trône à ses victoires militaires, mais au choix des Suédois. Sa participation aux guerres contre Napoléon a sans doute consolidé sa position, mais même en cas de défaite, il n'aurait pas forcément perdu son trône (sauf s'il s'était allié à Napoléon).
Pas grand chose à en dire si ce n'est que la Saxe perdit la Pologne et fût amputée d'une grosse partie de son territoire au bénéfice de la Prusse. La saxe se trouvait être devenue un des états allemands majeurs sous Napoléon et perdit ce statut au bénéfice de la Prusse après 1813.Frédéric Staps a écrit :Pouvez-vous nous en dire davantage ? Je ne connais pas cet épisode.
Je pense que l'espoir des alliés (particulièrement l'Angleterre) fut déçu bien avant l'arrivée de Bonaparte au pouvoir.Frédéric Staps a écrit :Une partie des réticences des alliés à un retour des Bourbons sur le trône de France provient du fait que, depuis plus d'un siècle, la France des Bourbons menait la guerre contre les autres pays qui avaient espéré que la Révolution affaiblirait durablement une France trop menaçante. En remettant un Bourbon sur le trône, il y avait donc un risque important que la France continue à se montrer agressive à l'égard de ses voisins. L'affaiblissement espéré des suites de la Révolution n'a pas été ce que pouvait espérer les adversaires de la France puisque l'arrivée du général Bonaparte à sa tête lui a donné une puissance qu'elle n'avait jamais atteinte jusque là.
C'est bien déjà à partir de l'invasion de la Belgique et de l'occupation d'Anvers et de la Hollande que les Anglais comprirent que la sauce n'avait pas pris dans le sens qu'il attendaient. C'est d'ailleurs de cette époque que date leur engagement dans le conflit contre la France révolutionnaire.
Qui sait?Frédéric Staps a écrit :La restauration des Bourbons n'était toutefois pas une garantie absolue d'un retour à la paix. Comment les choses se seraient-elles passées si Louis XVIII était revenu sur le trône de France en 1799 ou en 1800 avec Bonaparte dans le rôle d'un Monck français ? Il n'est pas absolument certain que l'Europe aurait pu faire l'économie des guerres qui la déchirèrent par la suite.
Bonaparte aurait il pu vraiment donner toute sa mesure en restant le sous fifre d'un monarque n'ayant aucun goût pour les jeux guerriers?
Cordialement
Frédéric
Posté sur le forum Pour l'Histoire par Frédéric le 06/10/2005 13:18