En tout cas, ce n'est pas du coté des historiens qu'on obtiendra plus d'éléments de réponse, citons notamment Jean Bourguignon :
"entre les jambes, on distinguait le vase d'argent qui contenait le coeur et la boite cylindrique de même métal qui contenait l'estomac"
(
Le Retour des Cendres, 1840, Jean Bourguignon, Paris, Plon, 1941, page 109)
Cette version a au moins le mérite de corroborer les autres, du moins pour ce qui concerne l'estomac, déposé dans une boite ronde, dite "boite à éponge" ou encore "poivrière" (l'original du PV du Dr Rutledge évoquant une
"pepper-box") frappée des armoiries impériales
Sur ce point d'ailleurs, on peut se se rapporter utilement au catalogue de l'intéressante exposition qui avait eue lieu à Paris en 2012 (Musée de la Légion d'Honneur, que je me souviens - une fois n'est pas coutume - avoir visitée) intitulée "La berline de Napoléon", évoquant le butin réalisé par les Prussiens au soir de Waterloo
Un chapitre est notamment consacré à la vaisselle et autres nécessaires de voyage, pour la plupart créés par Biennais, dérobés dans la berline
on y retrouve des pièces d'argenterie similaires à celles emportées à Sainte-Hélène, précédemment citées ici-même par d'hautpoul, comme les fameuses "boites à éponge" (ou encore "boites à opiat") ou encore le grand nécessaire de voyage (cette fois-ci en vermeil, et non en argent) figurant désormais dans les collections du Musée Carnavalet, à Paris :
A noter enfin que le catalogue de cette exposition fait mention des divers inventaires de l'argenterie de campagne (emportée par Napoléon lors de ses campagnes militaires) notamment en 1805, 1812 et 1813, au nombre des pièces répertoriées se trouvent notamment : une écuelle et son assiette avec couvercle surmonté d'un
aigle [ ] quatre soupières ovales, anses à palmettes, avec rosaces et bouton sur leur couvercle [ ] ou encore six cloches d'assiettes... Le poids total de l'argenterie tombée aux mains des Alliés au soir de Waterloo s'élevant à plus de 180 kgs
Hélas, le catalogue de cette exposition ne fournit aucune photo d'un modèle de soupière, qui permettrait de se faire (peut-être) une idée un peu plus précise de celle utilisée pour le coeur de Napoléon

La nature l’avait doué de toutes les qualités nécessaires à un ministre de la Police (Comte Charles-Tristan de Montholon)