La question de la sincérité de Napoléon n'a en fait strictement aucune importance. Il s'agit d'un jugement moral comme en est parsemé le texte de la Napoleonic Society dont vous avez donné le lien qui, de manière extrêmement partiale, décide que la sincérité est dans le camp de Napoléon et que la duperie, la traîtrise et la perfidie sont dans le camp anglais.kaspy a écrit :A mon avis (et en déplaise à certain), je pense que Napoléon est sincère dans ses démarches
Les extraits que vous citez de la correspondance de Napoléon sont plutôt sélectifs, si vous avez lu effectivement toute sa correspondance. Vous ne citez pas par exemple les lettres où il ordonne au maréchal Lefebvre chargé de mâter l'insurrection du Tyrol de prendre des otages, de faire des exemples et de piller et brûler six gros villages. Ce choix est évidemment symptomatique. Ne jamais rien citer qui pourrait écorner l'image de Napoléon, telle est la règle que suit tout admirateur de l'Empereur.kaspy a écrit :on s'en rend compte quand on lit toute sa correspondance.
J'ai clairement écrit que c'était une hypothèse, dans la mesure où j'ignore si ces lettres ont connu une publicité à l'époque où elles ont été écrites. En revanche, l'affirmation selon laquelle les moyens de communication de l'époque ne permettaient pas de s'attacher la population et de justifier les guerres est évidemment fausse. Tout le monde sait très bien que c'était le but recherché par les Bulletins de la Grande Armée. Tout le monde est également censé savoir que Napoléon a muselé la presse pour qu'elle transmette uniquement le discours officiel. Donc, même si les moyens de communication n'étaient pas adaptés comme vous le prétendez, l'intention du gouvernement était bien de les contrôler.kaspy a écrit :Certains peuvent dire que c'est pour s'attacher sa population et pour montrer que le fait de la guerre vient de l'ennemi, mais je crains que les moyens de communication de l'époque ne répondent pas tout à fait à un tel but.
Lisez l'article sur Wikipédia qui explique les tenants et les aboutissants de ce tableau, mais qui persiste néanmoins à parler de propagande.kaspy a écrit :On prête beaucoup à la propagande, mais quand on connait les tenants et les aboutissants on en revient vite, je vais prendre un exemple le tableau de Napoléon traversant le grand Saint-Bernard, ce tableau a été commandé par le roi d'Espagne, jamais ça n'a été une volonté de Napoléon d'enjoliver l'Histoire, et pourtant beaucoup parlent d'un coup de propagande.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bonaparte_ ... nt-Bernard
Donc, vous reconnaissez que ces offres de paix n'en sont pas vraiment. Si comme vous le dites, il s'agit d'un premier contact, il est clair que dans le cas de la lettre au roi de Prusse écrite deux jours avant la bataille d'Iena, Napoléon ne pouvait pas croire un seul instant que cela permettrait d'aboutir à la paix. Comment dès lors parler de sincérité dans ce cas ?kaspy a écrit :Je comprends ce que vous dites sur les raisons de ces guerres et le besoin de parler des causes. Mais le but de cette lettre est de prendre contact en vue d'ouvrir des négociations. A l'époque ce n'est pas le souverain mais son ministre des Affaires étrangères qui négocie (parfois Talleyrand, parfois Champagny). Il ne doit pas à ce stade s'engager, c'est lors des négociations que chacun apporte des modifications à ses exigences pour tirer un compromis, c'est du "donnant donnant".
Une fois de plus, vous racontez n'importe quoi et vous parlez sans savoir. Le déclenchement de la guerre à l'époque de la Révolution est le résultat d'une situation assez complexe. C'est la France qui déclare la guerre à l'Autriche, mais pas spécialement pour exporter la Révolution, plutôt pour des raisons de politique interne. Les monarchistes espéraient que cette guerre allait se solder par une défaite qui aurait permis de rétablir la monarchie, tandis que les révolutionnaires modérés espéraient ainsi donner des gages aux révolutionnaires les plus radicaux et provoquer un sursaut national qui aurait permis de mettre fin aux luttes internes. Le résultat fut le contraire de celui attendu. La guerre provoqua une radicalisation de la Révolution et déboucha sur des conquêtes de territoires qui ne furent jamais acceptées par ceux qui les avaient perdus et provoquèrent en grande partie les guerres suivantes, jusqu'à ce que la France soit ramenée à ses frontières d'avant 1792.kaspy a écrit :Quant au but de ces guerres, je pense que la Révolution française à ouvert une période de trouble dû dans un premier temps à la remise en cause du système en vigueur dans toute l'Europe la monarchie universelle.
En fait, beaucoup de grandes guerres européennes se sont déroulées un peu sur ce même schéma. La guerre de Cent Ans d'abord où c'est l'Angleterre qui en prétendant s'emparer de la couronne de France provoque une guerre interminable qui ne trouve d'issue que quand le roi de France est rétabli dans tous ses pouvoirs. Les guerres d'Italie sont provoquées par les velléités de la France d'étendre leur puissance dans la péninsule. A la même époque, Charles Quint qui rassemble sur sa tête la couronne d'Espagne et celle d'empereur est impliqué dans des guerres qui ne prennent fin qu'avec la séparation des deux couronnes sur deux branches distinctes de la famille de Habsbourg.
Les guerres de religion essentiellement internes aux différents pays sortent un peu de ce schéma. Mais on le retrouve à l'époque de Louis XIV avec comme point culminant la guerre de succession d'Espagne, qui à nouveau se termine par l'exclusion définitive de la branche espagnole de la succession au trône de France.
Puis viennent la Révolution française et Napoléon qui étendent la puissance de la France bien au-delà de ses frontières.
Ensuite, c'est le tour de la Prusse de prendre de plus en plus de puissance en Europe avec l'unification, le IIe Reich et finalement la Première guerre mondiale.
Enfin, c'est à nouveau l'Allemagne avec le IIIe Reich et la Seconde guerre mondiale qui clôturent apparemment l'âge des guerres européennes, les grandes nations européennes cessant d'être de grandes nations militaires pour être supplantées par les Etats-Unis et la Russie.
Encore une fois, c'est vraiment n'importe quoi. Il est totalement ridicule d'affirmer que Napoléon a rétabli un régime monarchique pour se concilier les autres monarchies. Si ça avait été le cas d'ailleurs, l'échec est complet. Au moment du coup d'Etat de Brumaire, l'intention de Napoléon est très claire : il compte s'emparer du pouvoir. A-t-il déjà à ce moment l'idée d'établir un pouvoir héréditaire ? Peut-être. La monarchie est de toute façon à l'époque la principale forme de gouvernement, à quelques exceptions près (Etats-Unis notamment, Suisse et Hollande, même si dans ce dernier cas, la république est appelée à disparaître comme celle de Venise un peu auparavant). Ce qui ne fait aucun doute en tout cas, c'est que Napoléon s'est allié provisoirement avec Sieyès et Ducos, avec la claire intention de les évincer dès que l'occasion s'en présentera, ce qui se fait moins de deux mois plus tard.kaspy a écrit :Napoléon pour essayer de se concilier les vieilles monarchies a voulu redonner une forme de régime héréditaire à la France tout en gardant les acquis de la Révolution pour le peuple.
En fait, s'il y avait un coup à tenter, c'était celui de maintenir la paix d'Amiens. Mais à ce moment-là, les deux parties se sont montrées inflexibles. En janvier 1805, écrire au roi d'Angleterre qu'il faut faire la paix parce que la guerre est sans objet ne peut en rien faire avancer la paix puisque les conditions qui ont amené la reprise de la guerre restent inchangées. La paix d'Amiens était la seule paix que Napoléon avait obtenue sans avoir vaincu son adversaire. Il a laissé passer l'occasion de la préserver. L'occasion de la rétablir ne s'est jamais présentée.kaspy a écrit :Le fait de proposer la paix à l'Angleterre, qui est plus ouverte au libéralisme et qui est plus pragmatique en matière de commerce, est à mon avis un coup qu'il fallait tenter à ce moment-là.