Cipriani Franceschi a écrit : ↑01 avr. 2019 6:59
Décidemment, on tourne en rond sur cette affaire....

Je vous ai déjà formulé les mêmes réponses, et vous me rétorquez les mêmes arguments
Si vous faites toujours les mêmes réponses, je ne vous rétorque pas avec les mêmes arguments.
C'est la première fois que je peux citer un extrait du livre de Jacques-Olivier Boudon puisque c'est seulement avant-hier que je l'ai trouvé dans une bibliothèque.
Cipriani Franceschi a écrit : ↑01 avr. 2019 6:59
L'antisémitisme serait donc un procès d'intention fait à Napoléon
L'antisémitisme est un terme général qui désigne l'hostilité à l'égard des Juifs. Le terme a été inventé par quelqu'un qui se revendiquait comme antisémite à la fin du 19e siècle. On pourrait donc contester son usage à propos de Napoléon, mais en même temps, ça ne fait pas grande différence de dire que Napoléon avait des préjugés hostiles aux Juifs ou qu'il avait des préjugés antisémites. Il est clair toutefois que Napoléon n'a jamais été un antisémite affirmé comme Edouard Drumont. Comme l'explique Jacques-Olivier Boudon, les préjugés de Napoléon reposent d'abord sur une méconnaissance du judaïsme. Cette même méconnaissance a d'ailleurs pu jouer dans l'autre sens. Quand Napoléon rencontre pour la première fois de sa vie une communauté juive à Ancône où les Juifs, confinés dans le ghetto, étaient obligés de porter des bonnets jaunes et des brassards avec l'étoile de David, il ordonne à ses soldats de les leur enlever et de les remplacer par la cocarde tricolore.
Cipriani Franceschi a écrit : ↑01 avr. 2019 6:59
quant aux mesures discriminatoires rappelons qu'elles étaient provisoires dans le temps
Il est difficile de savoir ce qu'aurait fait Napoléon en 1818 s'il avait toujours été au pouvoir.
Se serait-il abstenu de les proroger comme l'a fait Louis XVIII ou les aurait-il renouvelées ? Nul ne peut répondre à cette question.
Cipriani Franceschi a écrit : ↑01 avr. 2019 6:59
l'objectif à terme étant d'intégrer les israélites au sein de la "communauté nationale" comme l'on dit maintenant (on n'utilise plus les termes de patrie ou de nation, qui sont devenus quasiment des gros mots) et nous avons longuement déjà abordé ce point
Malgré le fait que ce point ait été longuement abordé, vous persistez à parler d'intégration quand Napoléon parlait de régénération. Quant à votre digression sur le caractère "politiquement correct" des termes "communauté nationale", elle est tout à fait superflue et en totale contradiction avec votre injonction à ne pas examiner l'histoire avec des lunettes du 21e siècle, puisqu'il s'agit d'un thème obsessionnelle qui revient régulièrement chez certains de nos contemporains, nostalgiques de la glorieuse et mythique époque où l'on partait à la guerre la fleur au fusil.
Cipriani Franceschi a écrit : ↑01 avr. 2019 6:59
Par contre, ce que dit le Pr Boudon est intéressant
Malgré cela, vous voulez clore régulièrement ce débat tout en le relançant en permanence avec les mêmes réponses.
Cipriani Franceschi a écrit : ↑01 avr. 2019 6:59
car il semble bien que l'usure soit un élément déclencheur important dans la décision de Napoléon d'édicter les fameux décrets de 1808, ce qui tendrait à prouver que ses préjugés sur les juifs et l'usure y ont joué un rôle non négligeable, alors que la majorité des juifs ne pratiquaient pas l'usure

Je ne sais pas ce qu'il faut vous répondre. Si je vous demande si vous suivez attentivement cet échange, vous allez sûrement le prendre mal et considérer que c'est un propos méprisant, mais il est quand même surprenant que vous découvriez seulement maintenant le rôle central joué par l'association des Juifs à l'usure dans la vision de Napoléon, alors que c'est quelque chose qui a déjà été dit à maintes reprises dans cet échange.
Cipriani Franceschi a écrit : ↑01 avr. 2019 6:59
Mais si la Révolution avait donné les mêmes droits aux juifs - et là-dessus rappelons que Napoléon était bien un fils de la Révolution puisqu'il été souligné ici son action émancipatrice des juifs d'Europe
Si je vous rappelle que Louis XVI avait chargé Malesherbes de réaliser cette émancipation et que le projet n'avait pas eu le temps d'aboutir avant la Révolution, allez-vous me répondre que Louis XVI était le père de la Révolution ?
Cipriani Franceschi a écrit : ↑01 avr. 2019 6:59
en cela, on peut reprocher à Lentz d'occulter la Révolution, mais je ne crois guère à cette histoire de travestissement de la réalité des faits dans un but de promotion de l'œuvre de Napoléon par la Fondation éponyme, cela relève à mon sens encore une fois du mauvais procès, voire de la diffamation
C'est pourtant vous qui avez suggéré cette explication en indiquant qu'il était directeur de la Fondation Napoléon et non du club des amis de Robespierre.
Cipriani Franceschi a écrit : ↑01 avr. 2019 6:59
il revint à Napoléon de fixer le cadre, à travers notamment des interlocuteurs comme le Consistoire, de la vie sociale des juifs en France, et de l'exercice de leur culte
Il s'agit de la création d'un organe dont le but était de permettre à l'Etat d'avoir un contrôle sur le culte juif, comme il en avait un sur le culte catholique ou le culte protestant. Il ne s'agit donc pas d'une mesure d'émancipation, mais au contraire d'une mesure de subordination des religions à l'égard de l'Etat, afin qu'il puisse faire de ces religions un instrument de contrôle social.
« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? »