Rien ne l'obligeait à prendre la tête de l'armée pour la seconde campagne d'Italie. C'est d'ailleurs Moreau avec la victoire de Hohenlinden qui va terminer cette campagne plus de six mois après Marengo. Par la suite, il ne laissera plus un de ses généraux récolter la gloire en terminant victorieusement une campagne. L'idée qu'il aurait été l'héritier des conquêtes révolutionnaires qu'il devait préserver est en grande partie la sienne et elle n'est qu'en partie vraie puisque les territoires italiens sous contrôle français étaient ses propres conquêtes, entérinées par des traités qu'il avait négociés de son propre chef sans vraiment en référer aux autorités parisiennes. En s'obligeant à conserver ces territoires, il s'empêchait de faire la moindre concession territoriale en échange d'une paix plus durable et se donnait une justification pour de nouvelles guerres. Etait-ce un choix délibéré ou s'est-il piégé lui-même ? Quand on voit le traitement qu'il avait réservé à la République de Venise, on peut douter qu'il ne savait pas ce qu'il faisait.la remonte a écrit : ↑mar. 12 juil. 2022 10:39 la paix d'Amiens et le Concordat ont fait de Napoléon l'idole des Français , son règne aurait duré , les frontières étaient fixées par les conquêtes révolutionnaires , il en était l'héritier , c'est lui prêter toujours de la mégalomanie que de croire qu'il avait soif de nouveaux territoires . administrer l'existant était déja une lourde tâche .
Ses projets de campagne vers les Indes avec la Russie où il envisageait déjà un partage de l'empire turc mettent en lumière que l'acquisition de nouveaux territoires est pour lui une chose normale. Cela fait partie de sa conception de diriger un empire. C'est déjà ce qu'il avait voulu faire lors de la campagne d'Egypte. Il n'y a pas de raison d'affirmer qu'il aurait changé d'optique si Paul Ier n'avait pas été assassiné. Il avait déjà de tels projets en tête comme l'a expliqué Cyril Drouet.
Faut-il ne pas voir la réalité sous prétexte que Napoléon pourrait apparaître comme un mégalomane ?
La mégalomanie n'est d'ailleurs pathologique que dans le cas où il s'agit d'un "délire de grandeur, surestimation de soi qui se rencontre chez les sujets dont le jugement est affaibli", ce qui n'est pas vraiment le cas de Napoléon qui disposait effectivement jusqu'à un certain point des moyens de satisfaire ses ambitions.