Il est intéressant par exemple de constater que l'attitude de Napoléon à l'égard de la Confédération helvétique qui, elle aussi, aurait souhaité adopter une position plus neutre dans les conflits de l'époque est assez similaire à celle qu'il a adoptée vis à vis de la Hollande, comme en témoigne l'extrait suivant du Dictionnaire Napoléon :
Encore une fois, profitant de sa position dominante en Europe, Napoléon décide d'imposer à ses voisins ses décisions et ils doivent s'y soumettre sans la moindre possibilité de discussion.Napoléon a méprisé la Confédération et ne s'y est intéressé que dans la stricte mesure de ses intérêts, multipliant à l'égard de ses dirigeants les invectives et les menaces, aussi bien directement que par l'intermédiaire de ses ambassadeurs (surtout le vicomte de Talleyrand, neveu du ministre, de 1807 à 1814). Il lui impose une stricte alliance dès septembre 1803, exigeant 16 000 hommes pour son armée, sans compter un corps annuel; bientôt même, il décide qu'en temps de guerre la contribution suisse pourrait s'élever jusqu'à 40 000 hommes, et il lui interdit de fournir d'autres soldats à l'étranger, d'où le rappel des régiments suisses d'Angleterre, d'Espagne et de Naples. En 1803, il accélère les travaux de la route du Simplon, en 1806 il « donne » la principauté de Neuchâtel, enlevée aux Hohenzollern, au maréchal Berthier, sans consulter la Diète; même indifférence en 1809, quand la Grande Armée viole la neutralité helvétique lors de la guerre contre l'Autriche. L'Empereur refuse énergiquement d'intervenir auprès du royaume d'Italie pour la restitution de la Valteline, tout comme il laisse sans réponse les questions concernant la vallée des Dappes.
Posté sur le forum Pour l'Histoire par Frédéric Staps le 12/02/2004 09:22