D'après ce que vient d'indiquer Cyril, ce n'est qu'incidemment que les Prussiens auraient appris que Napoléon envisageait de placer la restitution du Hanovre à l'Angleterre dans les négociations. Dès lors, il est peu probable qu'elle ait été mise au courant d'éventuelles compensations et il est à peu près certain qu'elle n'a jamais marqué son accord sur une telle transaction.hypolite a écrit :Si je ne m'abuse, des compensations étaient proposées à la Prusse en échange du Hanovre !?
A mon avis, vous faites à la Prusse le même procès que lui fait Henri Houssaye. Vous lui reprochez de ne pas être entrée dans la coalition autro-russe par manque de franchise et de courage, mais quand elle entre seule en guerre à son tour, vous considérez que c'est une attitude belliciste et non ce sursaut de courage que vous réclamiez de sa part en 1805.hypolite a écrit :Pour ce qui est de l'attitude de la Prusse, il semble clair que seule la prudence l'a empechée d'adherer à la coalition et qu'elle l'aurait rejoint en cas de succés (attitude peu franche et courageuse) !

L'analyse que j'ai proposée au début de cette conversation ne donne pas plus raison à la Prusse, mais elle propose une explication différente de son attitude. Il n'était pas de l'intérêt de la Prusse d'entrer dans une coalition avec l'Autriche, quelle qu'ait pu en être l'issue. En cas de victoire, l'Autriche en aurait été la principale bénéficiaire. En cas de défaite, la Prusse aurait été une perdante parmi les autres.
Par contre, en s'engageant seule dans la guerre après la défaite autrichienne, la Prusse espérait bien pouvoir se poser en puissance montante en Allemagne. Son échec militaire aurait pu compromettre définitivement ce projet, mais paradoxalement, il semble bien l'avoir servi tout autant qu'une victoire.
Posté sur le forum Pour l'Histoire par Frédéric Staps le 03/04/2004 08:18