Relations diplomatiques entre Londres et Paris ?

Sujets généraux concernant l'histoire du Consulat et de l'Empire
Avatar de l’utilisateur
de Sallanches
Messages : 43
Inscription : lun. 28 févr. 2022 10:14

Relations diplomatiques entre Londres et Paris ?

Message par de Sallanches »

:salut:

A ce sujet, j'ai trois questions :

1) Entre la rupture de la paix d'Amiens et la première abdication du "Patron" en 1814, y a-t-il eu des rapprochements entre le Foreign Office et le Quai d'Orsay ?
2) Si oui, à quels moments et pour quelles raisons ?
3) En plus d'avoir un été un génial administrateur et un stratège militaire hors-pair, l'Empereur a-t-il été également un fin diplomate (ce qui pourrait alors ajouter une troisième corde à son arc :lol: ) ?

:salut:
"Le diable a deux cornes : l'orgueil et le mensonge" (Lanza del Vasto)
Avatar de l’utilisateur
Frédéric Staps
Messages : 5494
Inscription : mer. 26 avr. 2006 13:17

Re: Relations diplomatiques entre Londres et Paris ?

Message par Frédéric Staps »

de Sallanches a écrit : mer. 30 août 2023 17:12 1) Entre la rupture de la paix d'Amiens et la première abdication du "Patron" en 1814, y a-t-il eu des rapprochements entre le Foreign Office et le Quai d'Orsay ?
Il y a eu des contacts, mais ça n'a jamais abouti.
de Sallanches a écrit : mer. 30 août 2023 17:12 2) Si oui, à quels moments et pour quelles raisons ?
Il semblerait qu'il y ait eu des ébauches de négociation en 1809, au même moment où Fouché essayait lui aussi d'entamer des négociations avec l'Angleterre. Mais Cyril Drouet pourra certainement mieux vous renseigner sur ce sujet, car c'est lui qui avait parlé de ces négociations à cette époque que les menées de Fouché auraient peut-être perturbées.
de Sallanches a écrit : mer. 30 août 2023 17:12 3) En plus d'avoir un été un génial administrateur et un stratège militaire hors-pair, l'Empereur a-t-il été également un fin diplomate (ce qui pourrait alors ajouter une troisième corde à son arc :lol: ) ?
S'il est sûr qu'un qualificatif ne convient pas à Napoléon, c'est celui de fin diplomate. Il n'a jamais voulu négocier qu'en position de force, c'est-à-dire après avoir remporté des victoires décisives. L'un des rares traités de paix qu'il a accepté de négocier sans avoir remporté une victoire décisive est la paix d'Amiens. Cette paix dure à peine plus d'un an.
« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? »
Avatar de l’utilisateur
Cyril Drouet
Messages : 1328
Inscription : mer. 10 mars 2021 14:12

Re: Relations diplomatiques entre Londres et Paris ?

Message par Cyril Drouet »

Frédéric Staps a écrit : mer. 30 août 2023 21:24 l semblerait qu'il y ait eu des ébauches de négociation en 1809, au même moment où Fouché essayait lui aussi d'entamer des négociations avec l'Angleterre. Mais Cyril Drouet pourra certainement mieux vous renseigner sur ce sujet, car c'est lui qui avait parlé de ces négociations à cette époque que les menées de Fouché auraient peut-être perturbées.
Sans doute pensez-vous à ce fil :
https://www.passion-histoire.net/viewto ... 55&t=39820
Avatar de l’utilisateur
de Sallanches
Messages : 43
Inscription : lun. 28 févr. 2022 10:14

Re: Relations diplomatiques entre Londres et Paris ?

Message par de Sallanches »

Frédéric Staps a écrit : mer. 30 août 2023 21:24 S'il est sûr qu'un qualificatif ne convient pas à Napoléon, c'est celui de fin diplomate. Il n'a jamais voulu négocier qu'en position de force, c'est-à-dire après avoir remporté des victoires décisives. L'un des rares traités de paix qu'il a accepté de négocier sans avoir remporté une victoire décisive est la paix d'Amiens. Cette paix dure à peine plus d'un an.
Ha bon ? Napoléon n'avait-t-il pourtant pas cherché à engager des pourparlers de paix avec le Roi d'Angleterre en personne peu de temps après avoir été sacré Empereur des Français (en janvier 1805 si je ne m'abuse) ? Il amassait certes des forces considérables au camp de Boulogne à cette époque, mais il n'avait pas encore "remporté de victoires décisives"...

:salut:
"Le diable a deux cornes : l'orgueil et le mensonge" (Lanza del Vasto)
Avatar de l’utilisateur
de Sallanches
Messages : 43
Inscription : lun. 28 févr. 2022 10:14

Re: Relations diplomatiques entre Londres et Paris ?

Message par de Sallanches »

de Sallanches a écrit : jeu. 31 août 2023 12:26 Ha bon ? Napoléon n'avait-t-il pourtant pas cherché à engager des pourparlers de paix avec le Roi d'Angleterre en personne peu de temps après avoir été sacré Empereur des Français (en janvier 1805 si je ne m'abuse) ?
Pour en être sûr, je suis d'avis que Cyril Drouet remmette la main sur la correspondance de Lord Harrowby, le sous-secrétaire britannique aux affaires étrangères du moment...

:salut:
"Le diable a deux cornes : l'orgueil et le mensonge" (Lanza del Vasto)
Avatar de l’utilisateur
Cyril Drouet
Messages : 1328
Inscription : mer. 10 mars 2021 14:12

Re: Relations diplomatiques entre Londres et Paris ?

Message par Cyril Drouet »

Du 2 janvier :
"Monsieur mon Frère, appelé au trône de France par la Providence et par les suffrages du Sénat, du peuple et de l’armée, mon premier sentiment est un vœu de paix. La France et l’Angleterre usent leur prospérité. Elles peuvent lutter des siècles. Mais leurs gouvernements remplissent-ils bien le plus sacré de leurs devoirs ? Et tant de sang versé inutilement, et sans la perspective d’aucun but, ne les accuse- t-il pas dans leur propre conscience ? Je n’attache point de déshonneur à faire le premier pas. J’ai assez, je pense, prouvé au monde que je ne redoute aucune des chances de la guerre; elle ne m’offre d’ailleurs rien que je doive redouter. La paix est le vœu de mon cœur, mais la guerre n’a jamais été contraire à ma gloire. Je conjure Votre Majesté de ne pas se refuser au bonheur de donner elle-même la paix au monde. Qu’elle ne laisse pas cette douce satisfaction à ses enfants! Car enfin il n’y eut jamais de plus belle circonstance ni de moment plus favorable pour faire taire toutes les passions et écouter uniquement le sentiment de l’humanité et de la raison. Ce moment une fois perdu, quel terme assigner à une guerre que tous mes efforts n’auraient pu terminer ? Votre Majesté a plus gagné depuis dix ans en territoires et en richesses que l’Europe n’a d’étendue. Sa nation est au plus haut point de prospérité. Que veut-elle espérer de la guerre ? Coaliser quelques puissances du continent ? Le continent restera tranquille; une coalition ne ferait qu’accroître la prépondérance et la grandeur continentale de la France. Renouveler des troubles intérieurs ? Les temps ne sont plus les mêmes. Détruire nos finances ? Des finances fondées sur une bonne agriculture ne se détruisent jamais. Enlever à la France ses colonies ? Les colonies sont pour la France un objet secondaire; et Votre Majesté n’en possède- t-elle pas déjà plus qu’elle n’en peut garder? Si Votre Majesté veut elle-même y songer, elle verra que la guerre est sans but, sans aucun résultat présumable pour elle. Eh ! quelle triste perspective de faire battre les peuples pour qu’ils se battent ! Le monde est assez grand pour que nos deux nations puissent y vivre, et la raison a assez de puissance pour qu’on trouve les moyens de tout concilier, si de part et d’autre on en a la volonté. J’ai toutefois rempli un devoir saint et précieux à mon cœur. Que Votre Majesté croie à la sincérité des sentiments que je viens de lui exprimer et à mon désir de lui en donner des preuves."

Main tendue qui n'engageait cependant à rien.
Ecrite le 1er janvier, cette lettre fut transmise au Sénat par Talleyrand le 2 février et reproduite dans la presse trois jours plus tard.

Pour info, voici la réponse anglaise sous la plume de lord Mulgrave (14 janvier 1805) :
"Sa Majesté a reçu la lettre qui lui a été adressée par le chef du gouvernement français, datée, du deuxième jour de ce mois.
Il n'y a aucun objet que Sa Majesté ait plus à cœur que de saisir la première occasion de procurer de nouveau à ses sujets les avantages d'une paix fondée sur des bases qui ne soient pas incompatibles avec la sûreté permanente et les intérêts essentiels de ses États. Sa Majesté est persuadée que ce but ne peut être atteint que par des arrangements qui puissent en même temps pourvoir à la sûreté et à la tranquillité à venir de l'Europe, et prévenir le renouvellement des dangers et des malheurs dans lesquels elle s'est trouvée enveloppée. Conformément à ce sentiment, Sa Majesté sent qu'il lui est impossible de répondre plus particulièrement à l'ouverture qui lui a été faite, jusqu'à ce qu'elle ait eu le temps de communiquer avec les puissances du continent avec lesquelles elle se trouve engagée par des liaisons et des rapports confidentiels, et particulièrement avec l'empereur de Russie, qui a donné les preuves les plus fortes de la sagesse et de l'élévation des sentiments dont il est animé, et du vif intérêt qu'il prend à la sûreté et à l'indépendance de l'Europe."
Avatar de l’utilisateur
de Sallanches
Messages : 43
Inscription : lun. 28 févr. 2022 10:14

Re: Relations diplomatiques entre Londres et Paris ?

Message par de Sallanches »

Cyril Drouet a écrit : jeu. 31 août 2023 18:25 Du 2 janvier :
"Monsieur mon Frère, appelé au trône de France par la Providence et par les suffrages du Sénat, du peuple et de l’armée, mon premier sentiment est un vœu de paix. La France et l’Angleterre usent leur prospérité. Elles peuvent lutter des siècles. Mais leurs gouvernements remplissent-ils bien le plus sacré de leurs devoirs ? Et tant de sang versé inutilement, et sans la perspective d’aucun but, ne les accuse- t-il pas dans leur propre conscience ? Je n’attache point de déshonneur à faire le premier pas. J’ai assez, je pense, prouvé au monde que je ne redoute aucune des chances de la guerre; elle ne m’offre d’ailleurs rien que je doive redouter. La paix est le vœu de mon cœur, mais la guerre n’a jamais été contraire à ma gloire. Je conjure Votre Majesté de ne pas se refuser au bonheur de donner elle-même la paix au monde. Qu’elle ne laisse pas cette douce satisfaction à ses enfants! Car enfin il n’y eut jamais de plus belle circonstance ni de moment plus favorable pour faire taire toutes les passions et écouter uniquement le sentiment de l’humanité et de la raison. Ce moment une fois perdu, quel terme assigner à une guerre que tous mes efforts n’auraient pu terminer ? Votre Majesté a plus gagné depuis dix ans en territoires et en richesses que l’Europe n’a d’étendue. Sa nation est au plus haut point de prospérité. Que veut-elle espérer de la guerre ? Coaliser quelques puissances du continent ? Le continent restera tranquille; une coalition ne ferait qu’accroître la prépondérance et la grandeur continentale de la France. Renouveler des troubles intérieurs ? Les temps ne sont plus les mêmes. Détruire nos finances ? Des finances fondées sur une bonne agriculture ne se détruisent jamais. Enlever à la France ses colonies ? Les colonies sont pour la France un objet secondaire; et Votre Majesté n’en possède- t-elle pas déjà plus qu’elle n’en peut garder? Si Votre Majesté veut elle-même y songer, elle verra que la guerre est sans but, sans aucun résultat présumable pour elle. Eh ! quelle triste perspective de faire battre les peuples pour qu’ils se battent ! Le monde est assez grand pour que nos deux nations puissent y vivre, et la raison a assez de puissance pour qu’on trouve les moyens de tout concilier, si de part et d’autre on en a la volonté. J’ai toutefois rempli un devoir saint et précieux à mon cœur. Que Votre Majesté croie à la sincérité des sentiments que je viens de lui exprimer et à mon désir de lui en donner des preuves."

Main tendue qui n'engageait cependant à rien.
Sauf peut-être à vouloir désolidariser George III de ses alliés de la Troisième Coalition en faisant appel à son "bon sens" si j'ose dire (l'état des finances britanniques est plutôt médiocre et les catholiques s'agitent toujours en Irlande) et à son désir de paix (après l'Acte d'Union du 1er janvier 1801, il a fait un geste en ce sens en abandonnant le titre de "Roi de France" que les souverains britanniques avaient toujours revendiqué jusqu'alors).
La guerre venant à peine de commencer, cette "ouverture" semble toutefois prématurée (voire inopportune)...
Cyril Drouet a écrit : jeu. 31 août 2023 18:25 Pour info, voici la réponse anglaise sous la plume de lord Mulgrave (14 janvier 1805) :
"Sa Majesté a reçu la lettre qui lui a été adressée par le chef du gouvernement français, datée, du deuxième jour de ce mois.
Il n'y a aucun objet que Sa Majesté ait plus à cœur que de saisir la première occasion de procurer de nouveau à ses sujets les avantages d'une paix fondée sur des bases qui ne soient pas incompatibles avec la sûreté permanente et les intérêts essentiels de ses États. Sa Majesté est persuadée que ce but ne peut être atteint que par des arrangements qui puissent en même temps pourvoir à la sûreté et à la tranquillité à venir de l'Europe, et prévenir le renouvellement des dangers et des malheurs dans lesquels elle s'est trouvée enveloppée. Conformément à ce sentiment, Sa Majesté sent qu'il lui est impossible de répondre plus particulièrement à l'ouverture qui lui a été faite, jusqu'à ce qu'elle ait eu le temps de communiquer avec les puissances du continent avec lesquelles elle se trouve engagée par des liaisons et des rapports confidentiels, et particulièrement avec l'empereur de Russie, qui a donné les preuves les plus fortes de la sagesse et de l'élévation des sentiments dont il est animé, et du vif intérêt qu'il prend à la sûreté et à l'indépendance de l'Europe."
Un prompt et cinglant refus : Shocking :ha!: :lol:

Ceci étant, le locataire du palais de "Bouquingan" a dû se montrer plus conciliant avec l'Empereur l'année suivante (une fois l'Autriche et la Prusse mises sur la touche)...

:salut:
"Le diable a deux cornes : l'orgueil et le mensonge" (Lanza del Vasto)
Avatar de l’utilisateur
Frédéric Staps
Messages : 5494
Inscription : mer. 26 avr. 2006 13:17

Re: Relations diplomatiques entre Londres et Paris ?

Message par Frédéric Staps »

de Sallanches a écrit : jeu. 31 août 2023 12:26 il n'avait pas encore "remporté de victoires décisives"...
C'est bien pour ça que cela n'a pas abouti.
Avant le début de la campagne de Prusse en 1806, Napoléon avait également adressé une lettre au roi de Prusse où il tenait des propos un peu similaires à ceux qu'il avait écrits au roi d'Angleterre. Cela n'a eu aucun résultat. Napoléon n'est arrivé à mettre fin à cette guerre qu'après avoir écrasé la Prusse et remporté une victoire éclatante sur les Russes.
La rencontre de Tilsitt a été obtenue grâce à ses victoires, mais comme on le sait, les résultats diplomatiques n'ont pas été à la hauteur des attentes. Sans aller jusqu'à dire que Napoléon aurait été dupé par Alexandre, il est difficile de conclure que Napoléon aurait été un "fin diplomate".
« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? »
Avatar de l’utilisateur
de Sallanches
Messages : 43
Inscription : lun. 28 févr. 2022 10:14

Re: Relations diplomatiques entre Londres et Paris ?

Message par de Sallanches »

de Sallanches a écrit : jeu. 31 août 2023 21:36
Sauf peut-être à vouloir désolidariser George III de ses alliés de la Troisième Coalition en faisant appel à son "bon sens" si j'ose dire (l'état des finances britanniques est plutôt médiocre et les catholiques s'agitent toujours en Irlande) et à son désir de paix (après l'Acte d'Union du 1er janvier 1801, il a fait un geste en ce sens en abandonnant le titre de "Roi de France" que les souverains britanniques avaient toujours revendiqué jusqu'alors).
La guerre venant à peine de commencer, cette "ouverture" semble toutefois prématurée (voire inopportune)...
Oups ! Je m'aperçois que j'ai commis une belle boulette chronologique en écrivant ce texte hier soir : il fallait bien-sûr lire : "Sauf peut-être à vouloir désolidariser George III de ses FUTURS alliés de la Troisième Coalition ..."

Désolé d'avoir mis la charriotte avant les bisons :oops:
"Le diable a deux cornes : l'orgueil et le mensonge" (Lanza del Vasto)
Avatar de l’utilisateur
de Sallanches
Messages : 43
Inscription : lun. 28 févr. 2022 10:14

Re: Relations diplomatiques entre Londres et Paris ?

Message par de Sallanches »

Frédéric Staps a écrit : jeu. 31 août 2023 23:11
C'est bien pour ça que cela n'a pas abouti.
Good morning :salut:

On peut dire que vous êtes quand même grandiose comme "Gai-luron" des Flandres !!! :o

Si j'étais parano, j'avancerais l'idée que vous cherchez à m'emboucaner l'alambic.
En effet, voici ce que vous m'aviez adressé le 30 août dernier concernant ma troisième question :
Frédéric Staps a écrit : mer. 30 août 2023 21:24 Il n'a jamais voulu négocier qu'en position de force, c'est-à-dire après avoir remporté des victoires décisives.
Ce à quoi j'avais répondu que vous faisiez fausse route car Napoléon s'était abouché avec le souverain du Royaume-Uni en janvier 1805, alors qu'aucun grand choc sérieux ne s'était produit entre les deux nations à ce moment (seuls quelques affrontements navals dans les Caraïbes eurent lieu entre mai 1803 et décembre 1804 si je ne me trompe pas). Information confirmée par Cyril Drouet peu de temps après comme vous avez pu le voir...
Reconnaissez par conséquent que votre péremptoire propos déclarant que Napoléon n'offrait des ouvertures de paix SEULEMENT LORSQUE l'ennemi avait un genou à terre était inexacte.
Dernière modification par de Sallanches le ven. 01 sept. 2023 10:24, modifié 1 fois.
"Le diable a deux cornes : l'orgueil et le mensonge" (Lanza del Vasto)
Répondre