Frédéric Staps a écrit : ↑16 août 2020 7:47
Castelot, Decaux et Lenôtre sont des vulgarisateurs. Leurs livres se basent essentiellement sur les travaux rédigés par d'autres historiens. Un étudiant en histoire qui rédigerait un mémoire à la manière d'André Castelot ou Alain Decaux serait inévitablement recalé.
J'entends bien.... André Castelot aura d'ailleurs l'humilité de se présenter comme un "écrivain d'histoire" (on pourrait également classer dans cette catégorie un Gonzague Saint-Bris ou un Michel de Decker) et non historien (du moins c'est ce que nous dit sa fiche Wikipédia)
A la fin de la biographie qu'il a consacrée à Bonaparte puis Napoléon, Castelot cite l'ensemble des livres et documents qu'il a consultés pour sa rédaction, mais il n'en reste pas moins que l'ensemble de son œuvre a été saluée par la Fondation Napoléon :
https://www.napoleon.org/magazine/livres/bonaparte-3/
Quant aux "recherches sur des sources originales sur un sujet qui en principe n'a encore jamais été étudié"... il me semble que ce travail n'est pas nécessairement l'apanage d'un historien universitaire, un bon contre-exemple serait Albéric Cahuet : journaliste et écrivain, Docteur en Droit, auteur de romans (notamment le fameux
Manteau de porphyre) Cahuet n'en a pas moins "fait œuvre d'historien" dans ses ouvrages consacrés à la période hélénienne de Napoléon, effectuant pour se faire des recherches dans les archives historiques (je dispose d'une lettre manuscrite signée Albéric Cahuet, où celui-ci évoque ses investigations sur le Corse Santini, domestique de Napoléon à Sainte-Hélène), on lui doit également la découverte (Cahuet en possédait le manuscrit) puis la publication, du récit personnel du
Retour des Cendres du Suisse Noverraz (chasseur de l'Empereur à Sainte-Hélène)
Plus près de nous, un Jacques Macé n'est pas non plus historien de formation (il a fait carrière dans le secteur aéronautique) mais on lui doit pourtant notamment le
Dictionnaire historique de Sainte-Hélène, fruit de nombreuses recherches personnelles et non exclusivement de compilations de travaux antérieurs
Je me crois donc modestement en mesure d'écrire un livre sur Cipriani Franceschi, bien que n'étant pas historien de formation universitaire, dès lors que je pourrais y apporter le fruit de recherches personnelles sur des documents inédits

Devrais-je pour autant m'affranchir de toute méthodologie historique ? je ne le crois pas ! je dois m'attacher aux sources écrites existantes, et pourquoi pas aussi, à l'instar d'un Castelot, m'imprégner des lieux, de l'atmosphère, des fantômes du passé (Elbe, Capri, Sainte-Hélène...)

La nature l’avait doué de toutes les qualités nécessaires à un ministre de la Police (Comte Charles-Tristan de Montholon)