
depuis 1969 , c'est la première année où je ne me dirai pas ; mais que faisait Napoléon à la même date il ya 200 ans .
en lisant tous vos sujets , on a l'impression qu'ils sont inépuisables alors que j'avais le sentiment que tout avait été dit .
que dire d'autre ?
Un succès n’est souvent que la rencontre d’un homme et de son époque .
Comprendre Napoléon , c’est avant tout comprendre les circonstances .
2 lectures récentes m'y ramènent :
Après la grande guerre , Paul Morand écrit : « nous connaissions soudain ce miracle renouvelé de 1798 , de n’avoir personne devant nous ; pères et grands pères avaient décampé , se faisaient oublier ; tout était vide , béant , offert . Nous ne connûmes pas cette longue révolte des jeunes … «
Non seulement la France est populeuse et jeune mais en plus sa jeunesse prend le pouvoir . C’est très rock’n’ roll en fait ! Un Murat sur son cheval a tout d’un T.Rex et sa guitare … get it on !
On ne dira jamais assez comment la vague des génération a pu élever Napoléon dans son flux .
Autre remarque liée à un autre auteur , notre Balzac actuel avec son Anéantir , le parallèle qu’il fait entre les trois conflits : la Révolution-Empire qu’il ne dissocie pas , 14-18 et 39-45 .
Il considère a juste titre la grande guerre comme une guerre civile dont les belligérants sortent exsangues et contrairement à ce qu’en dit ce planqué de P Morand , il n’en ressort que du négatif . Ces années folles frappent aujourd’hui par le nombre de leurs victimes , les suicides , les désespérés , les déserteurs , les ratés … que de Picasso restés en route . en 1935 le solde démographique en France est négatif .
Pour la Révolution-Empire et 39-45 , dont il constate au contraire que les lendemains vont s’accompagner d’un boom démographique et économique euphorique , il reprend à son compte la réflexion de Joseph de Maîstre : « il ya dans la Révolution française un caractère satanique qui la distingue de tout ce qu’on a vu et peut être de tout ce qu’on verra « . c’est entre les lignes la trame de son dernier livre Anéantir .
En d’autres termes un conflit entre le bien et le mal , or le mal c’est forcément l’autre ! un salafiste ne dirait pas le contraire .
En 14-18 il n’y a pas vraiment de méchants et gentils , chacun se met sous la protection de Dieu et va à la guerre en fonction des alliances comme des somnambules . ( l’ennemi est bête , il croit que c’est moi alors que c’est lui l’ennemi ! )
Dans les deux autres cas , la Révolution et son incarnation Napoléon comme plus tard le petit moustachu seront perçus comme le mal absolu d’où la guerre jusqu’au boutiste et le soulagement lors de la victoire du camp du Bien qui donnera entre autre des mouvements comme le romantisme ou ceux liés aux baby boomers .
Napoléon ne pourra jamais se départir du camp du mal , celui de la Révolution .
